Face à l'éveil migratoire de la population juive d'ex-URSS au lendemain des événemements de 1989, Yitshak Shamir, alors premier Ministre d'Israël, affirmait qu'une grande immigration nécessite un grand Israël. Après une décennie d'immigration où la démographie israélienne a été revivifiée par l'entrée de près d'un million d'ex-Soviétiques, il convient de mesurer les résultats de la relation établie entre population et maîtrise territoriale. Cette communication s'efforce de comparer les logiques de l'Etat et les logiques des migrants en prenant appui sur l'actuelle géographie de la population dans le Neguev, la Galilée et territoires occupés, hauts lieux de cristallisation de cette relation.
La tentative de créer artificiellement un Etat juif - qui a perduré jusqu'en 1996 - reste quasi oubliée et dans l'histoire soviétique et dans l'histoire juive. Ses principaux concurrents, les sionistes, ayant triomphé. Mais son échec reste fascinant à analyser.
A contre-courant des interprétations classiques, l'auteur réfléchit sur le rôle et la complexité à l'oeuvre dans l'ethnicité; comme base de mobilisation politique; moyen de contrôle du pouvoir et des ressources dans une société en transformation et thérapie identitaire. Ces usages éclairent sur le sens des politiques ethniques et nationalistes mises en place durant et après l'Union Soviétique. Cet ouvrage présente également des études de cas sur les conflits interethniques et notamment la question tchètchène. L'auteur conclut par une série de propositions politiques visant à construire une société pluriculturelle tout en respectant les libertés individuelles et les identités culturelles.
Le sentiment antijuif, n'a cessé de s'exprimer tout au long du XXème siècle, que ce soit à travers les pogroms, l'affaire Dreyfus, les effroyables massacres perpétrés dans les camps nazis... les préjugés ont été traduits en actes. Dans cet ouvrage, l'auteur a choisi de faire le récit détaillé d'un événement qu'il juge caractéristique du mode de penser et d'agir de l'antisémite : l'affaire Dreyfus, puis, dans les parties suivantes, il fournit de nombreuses informations sur les expressions et les explosions les plus évidentes de l'antisémitisme. Beaucoup de documents d'archives, un index des personnes citées, une cartographie figurent dans l'ouvrage.
L'auteur, au travers des recensements effectués depuis le début du 18ème siècle, analyse les catégories de construction de l'"ethnique" et du "national" en Russie. Selon lui, le cas russe, en raison de l'important développement des principes de classification statistique en matière de nationalité, témoigne de la fragilité des catégories, nationales ou ethniques, de leur profonde dépendance à la conception et l'organisation de l'Etat russe puis soviétique, et à sa fonction coloniale.
L'effondrement de l'Empire soviétique a provoqué l'apparition de réfugiés provenant des pays de l'ex-URSS, soit du monde extérieur. La Russie est devenue bon gré mal gré terre d'accueil mais n'accorde l'asile politique que très exceptionnellement aux demandeurs non originaires des Etats de son ancien empire.
Cette étude embrasse le phénomène de l'émigration russe pendant les 70 ans du régime soviétique, en trois vagues successives (1919-1921, 1944-1945, 1970-1980). Elle privilégie l'époque la plus féconde, des années 20 aux années 50, principalement en France où l'émigration s'est illustrée avec le plus d'éclat.
Pendant au moins deux générations, les luttes idéologiques ont représenté une partie significative de la vie politique en Turquie. Les mêmes luttes ont également commencé à caractériser le débat politique des six nouveaux Etats musulmans nés après la chute de l'Union Soviétique. L'auteur aborde les idéologies majoritaires en Turquie et dans les nouveaux Etats. Le communisme/socialisme semble être la seule idéologie en baisse, tandis que l'islamisme politique est devenu un facteur important, en particulier, en ce qui concerne la gestion de la politique intérieure turque. L'ethnonationalisme en Turquie se concentre sur le développement de l'Etat-nation. Ce dernier constitue une des causes des tensions ethniques entre les Turques et les Kurdes. A l'intérieur des six Etats musulmans, l'ethnonationalisme représente une des causes principales des luttes entre ethnies, dont plusieurs sont partagées par les intérêts nationaux.
Cet article examine les données démographiques disponibles sur la migration internationale à l'intérieur de et vers l'Europe, pour les périodes 1918-1939 et 1945-1993. Dans l'entre-deux-guerres, environ 9,2 millions de personnes quittent leurs pays d'origine, pour des raisons économiques ou géopolitiques. Dans l'immédiat après-guerre (1945-1950), quelque 15,4 millions de personnes s'enfuient ou sont déplacées à l'intérieur de l'Europe. La plupart d'entre elles migrent ou sont obligées de migrer vers l'Ouest. Entre 1950 et 1992, 14 millions de personnes supplémentaires migrent d'un pays de l'Europe Centrale ou de l'Est vers l'Ouest.
L'auteur relate l'histoire et la démographie des minorités Tsiganes dans chaque pays de résidence en Europe centrale et orientale (Albanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, ex-URSS, ex-Yougoslavie). Les gens du voyage sont confrontés à des problèmes d'emploi : leur niveau de qualification professionnelle est très faible et le chômage très important. Leur situation sociale se dégrade et l'auteur examine particulièrement les problèmes liés à la scolarisation, à l'habitat et au logement de ces populations marginalisées, souvent victimes du racisme.
Depuis l'effondrement de l'URSS l'émigration n'est plus une donnée marginale et l'Occident redoute ce flux migratoire. Mais la Russie elle-même est confrontée à un afflux de réfugiés venus de ses anciennes républiques. Cette migration interne s'explique par la situation socio-économique et l'instabilité politique. Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a entraîné un exode dramatique.
L'antisémitisme et le sort des juifs soviétiques à travers l'histoire de la Russie, du premier tsar Ivan le Terrible à nos jours, 1530-1993. Les multiples manifestations et formes d'antisémitisme sont examinées : dans la grande littérature russe du 19ème; dans les mesures prises par les dirigeants successifs : les premiers pogromes en 1881 décidés par Alexandre III, les persécutions, campagnes de haine populaire mises en place par Staline (J.) et poursuivies par Khrouchtchev (N.), périodes suivies d'une ère de stagnation puis de la Perestroïka avec la liberté, pour les juifs, d'émigrer vers Israël. Enfin actuellement, la propagande antisémite a trouvé un terrain propice dans un pays déstabilisé.
L'ouvrage d'Andréas Keppeler, historien allemand de la Russie, donne une vision originale de l'Empire Russe, du Moyen-Age à l'époque contemporaine. Originale, car les Russes en tant que peuple ou nation, n'y formait qu'une composante d'un immense empire multiethnique et multiconfessionnel. Au travers des ères de l'Empire tsariste, des Révolutions et de l'Union Soviétique, sont interrogées, décrites, analysées, les relations complexes, fluctuantes, entre pouvoir et administrés, majorités et minorités, nomades et sédentaires, diasporas et "nations titulaires" (selon la terminologie soviétique). L'analyse démonte les mécanismes d'une construction politique "impériale", antinomique du modèle de l'Etat-nation.
Histoire des Kurdes actuellement répartis entre cinq Etats (Irak, Iran, Turquie, et dans une moindre mesure Syrie et ex-Union Soviétique) : leur organisation, leur revendication et aussi leurs divisions.
Cet article analyse l'ampleur et la complexité géographique des migrations entre l'Europe de l'Est et l'Europe Occidentale et tente d'expliquer pourquoi ce sujet revient si souvent à l'ordre du jour des politiques. Après une présentation historique rapide du contexte politique, source des migrations du vingtième siècle en Europe de l'Est, il présente l'état d'esprit qui préside à la mise en oeuvre de la politique migratoire dans l'Union Européenne. Les nouveaux modèles de migration en Europe de l'Est et dans l'ex-URSS, dépendants du rôle joué par les minorités ethniques et d'une économie en pleine mutation, sont exposés. Enfin, les auteurs essaient d'établir une projection migratoire sur le phénomène des migrations économiques en provenance de l'ex-URSS et concluent que l'ampleur de ce mouvement sera vraisemblablement moins importante que prévu.